7 mars 2008
L’une est une artiste dans l’âme, l’autre se définit lui-même comme un juge qui peint. Doris Chassé et Yves Morier voulaient se lancer un défi personnel : une exposition en duo. C’est le résultat de ce challenge qu’ils présentent à la bibliothèque T.-A.-St.-Germain du 31 mars au 21 avril. Je les ai rencontrés, à l’atelier de la peintre, quelques jours avant l’exposition.
par Paul-Henri Frenière (journal culturel Zoom avril 2008).
« Depuis 1999, nous nous côtoyons dans les expositions collectives, dans les symposiums, et l’année dernière nous avons eu l’idée d’exposer ensemble. C’était comme un défi » raconte Monsieur le juge.
Vous avez pourtant des styles et des thèmes très différents ?
« Ce qui nous rejoint c’est le goût de peindre, c’est l’amour de la peinture, l’amour des couleurs » réplique Doris Chassé.
La couleur, la lumière, les maisons
Doris Chassé n’en est pas à ses premières armes. Elle compte déjà plusieurs expositions solos, ici et ailleurs. Yves Morier, pour sa part, expérimentera pour une première fois une exposition en duo. Il présentera donc une vingtaine de toiles dont plusieurs (une douzaine) sont toutes récentes.
« J’ai eu quelques jours de vacances, récemment, et j’en ai profité pour donner un grand coup. Je peignais du matin au soir. Une expérience formidable ! » lance Yves Morier qui revenait d’un voyage en Italie, duquel il a ramené une grande quantité de photos, de quoi nourrir son inspiration pour plusieurs toiles.
« J’adore les couleurs de l’Italie, sa lumière, son architecture aussi ».
Justement. La richesse du patrimoine architectural représente une source d’inspiration pour lui. Outre le marché centre de Saint-Hyacinthe, l’exposition présentera des maisons ancestrales, des boutiques, des palais de juste (tiens, tiens, déformation professionnelle ?).
Parlant de justice, je lui demande si, pour lui, la peinture représente une sorte…d’évasion.
« Exactement répond-il, je ne vois pas le temps passer quand je peins. Je suis totalement absorbé par ce que je fais. J’oublie mes causes et tout le reste. Oui, c’est une évasion.. Mais une belle évasion ! »
Doris Chassé, quant à elle, exposera une vingtaine de tableaux (grands et petits formats) issus de sa dernière série intitulée Regards vers le ciel. Des œuvres abstraites créées à partir de ses « impulsions » générées par son imagerie mentale.
Personnellement, je vois certaines toiles de Doris Chassé comme un regard porté vers l’univers. L’univers extérieur et intérieur à la fois : un télescope braqué sur l’espace sidéral et un microscope qui scrute les tréfonds de l’âme humaine. Où du chaos émerge une certaine harmonie : de couleurs, de formes et de sens.
« Je suis extrêmement fier et même honoré d’être son ami. C’est une grande artiste. Je la compare avantageusement à Riopelle et à d’autres grands de la peinture » juge Yves Morier, sans appel, devant une Doris Chassé rougissante. « Un jour, nous exposerons à New York » lance-t-il, pour dissiper le malaise en provoquant l’hilarité.
Mais on ne sait jamais… Doris Chassé est en pleine possession de son art et le juge Morier prendra bientôt sa retraite. Il aura alors tout son temps pour défendre les mérites de sa muse et pour s’évader à son goût.
Du 31 mars au 21 avril 2008
(vernissage le dimanche 6 avril à 13h)
Bibliothèque T.-A.-St-Germain